Comme pour beaucoup de céramistes sans doute, le travail avec l'argile est devenu au fil du temps mon point d'ancrage et ma source d'apaisement. Je monte mes pièces au colombin, lentement ... chaque jour un peu plus haut.  La forme dans son ensemble apparaît relativement vite mais je consacre énormément de temps à la finition, à tendre les courbes qui s'entremêlent, s'éloignent et se retrouvent. Je n'ai jamais de plan prédéfini lorsque je commence, je veux juste mettre l'argile en mouvement, la faire danser. 

Je choisis de laisser la terre nue, poreuse, vibrante...

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Les mots de Hans Arp qui suivent décrivent au mieux ma manière d'aborder la terre : "je me laisse mener par l'oeuvre en train de naître, je lui fais confiance, je ne réfléchis pas. les formes viennent, avenantes ou étranges, hostiles, inexplicables, muettes ou ensommeillées; elles naissent d'elles mêmes; l'oeuvre est toujours en devenir, prend son indépendance, son autonomie. Il me semble que je ne fais pour moi que déplacer mes mains.

Souvent je pars d'une oeuvre déjà ancienne, d'un détail, d'une ligne dont je n'avais pas tiré le maximum...

j'intensifie, je développe, j'obtiens une forme nouvelle...

Regardez ce torse par exemple...je ne me suis pas dit: je vais faire un torse, non, je me lance au hasard, en état d'innocence...Ici naissent des formes qui s'ordonnent sans moi, je les constate comme parfois on constate des figures humaines sur un nuage"                                                                                            www.fondationarp.org